GROUPE DE TRAVAIL
PRÉVENTION MYOPIE ET AMBLYOPIE
L’amblyopie se définit comme une baisse d’acuité visuelle uni ou bilatérale non corrigible par un verre de lunettes, dont la prévalence en France est de 3 %. Elle n’entraine aucun symptôme et peut donc passer inaperçue si aucun dépistage visuel n’est réalisé de façon systématique.
C’est la précocité du dépistage et de la prise en charge qui conditionne l’efficacité du traitement. L’exploration de la fonction visuelle réalisée de façon systématique permettrait une prise en charge précoce. Plus la prise en charge est précoce et plus le traitement sera facile et efficace. Toute suspicion d’amblyopie doit faire l’objet d’un examen visuel afin de confirmer ou infirmer l’amblyopie, en déterminer la cause et débuter un traitement adapté. En effet, la découverte tardive des amblyopies entraine un fort risque d’échec du traitement.
Le dépistage et l’orientation vers un professionnel de santé de la filière visuelle, ophtalmologiste et orthoptiste nécessitent donc une communication entre les différents acteurs à savoir les infirmières et médecins scolaires qui réalisent le dépistage et les ophtalmologistes et orthoptistes qui effectuent la prise en charge.
Notre équipe de soin spécialisée a pour but de faciliter ce lien afin d’améliorer la prévention visuelle en Ile-de- France. Ainsi un maillage du territoire de l’Ile-de-France permettra d’apporter à la médecine scolaire, mais également aux PMI, un réseau de professionnels libéraux de la filière visuelle pour prendre en charge ces enfants rapidement afin d’éviter toute perte de chance du traitement de cette pathologie oculaire.
La myopie se définit comme une focalisation des images en avant de la rétine, elle est le plus souvent liée à une augmentation de la longueur axiale de l’œil (supérieure à 26 mm).
La myopie provoque une baisse d’acuité visuelle de loin et apparait en général entre 6 et 12 ans (elle peut également
être présente dès la naissance). En France, on estime que 1 enfant sur 5 est myope et cette prévalence augmente après 18 ans à 30 %. On estime qu’en 2050 un Européen sur 2 sera myope, ce qui fait de cette pathologie oculaire une véritable pandémie.
Les facteurs de risques de la myopie sont :
- Le défaut d’exposition à la lumière du jour ;
- Les écrans jouent un rôle indirect majeur : lorsque les enfants sont devant leurs écrans ils ne sont pas en train de jouer dehors ;
- La génétique : la myopie d’un des parents multiplie par 3 le risque de développer une myopie ;
- L’effort visuel prolongé en vision de près jouerait également un rôle important de l’augmentation de la myopie.
La myopie forte est la 5 ème cause de malvoyance en France du fait des complications oculaires qu’elle entraine (cataracte précoce, décollements de rétine ou un glaucome). Ainsi, la myopie forte est un enjeu de santé publique de la filière visuelle.
L’équipement optique et le suivi régulier des enfants myopes permettent de prescrire des lunettes adaptées et d’éduquer les enfants myopes et leurs parents. C’est l’occasion de rappeler les bonnes pratiques telle que l’augmentation du temps passé à l’extérieur puisque la lumière naturelle freine la myopie cela passe souvent par une réduction du temps passé sur écran !
Enfin, nous avons aujourd’hui à notre disposition des équipements optiques de freination de la myopie tels que des verres de lunettes, des lentilles diurnes souples, des lentilles rigides de nuit ou l’atropine.
Le suivi et l’équipement des patients nécessitent des équipes formées mais également du matériel tel que des biomètres (pour le suivi des longueurs axiales) et des cornéotopographes (pour l’équipement en lentilles). Le travail de collaboration entre ophtalmologistes et orthoptistes permet une prise en charge globale et une éducation des patients pour limiter l’évolution de la myopie.
Là encore un dépistage par la médecine scolaire et les PMI et l’orientation des patients vers des ophtalmologistes et orthoptistes permettra d’améliorer la prise en charge de la myopie.